SIMCA, l’Histoire d’une voiture qui a disparu
En 1926 Henri Pigozzi devient importateur pour la France du constructeur italien Fiat. Quelques années plus tard, avec l’assentiment de la direction de Fiat, il fonde la Société Industrielle de Mécanique et Carrosserie Automobile (SIMCA) en 1934 et rachète la magnifique usine du constructeur automobile Donnet qui vient de cesser son activité. Il y commence la construction à partir de 1935 des modèles Fiat sous licence qui échappent ainsi aux lourds droits de douane et sont vendus sous la marque Simca-Fiat, puis Simca tout court à partir de 1938. La gamme se limite aux modèles d’entrée de gamme, et obtient un grand succès en France grâce à la Simca 5 alias Fiat 500 Topolino lancée fin 1936.
A la fin de la guerre le plan Pons prévoit pour Simca la fabrication de voitures de petite cylindrée, notamment l’AFG de l’ingénieur Grégoire qui est nommé directeur général en remplacement de Henri Pigozzi tombé en disgrâce. Néanmoins Pigozzi parvient à reprendre le contrôle de Simca et abandonne le projet AFG. Les Simca 5 et 8 sont remises en production, en attendant le lancement de l’excellente Aronde en 1951 qui se démarque de la production transalpine de Fiat. Grâce à ce modèle à succès, Simca se défait de la tutelle de Fiat, et s’impose comme un grand constructeur indépendant au même titre que Citroën et Peugeot. La firme rachète Ford-France en 1955, puis Talbot en 1958.
Néanmoins le constructeur américain Chrysler s’intéresse à Simca, et prend une participation dans la firme. En 1963 Chrysler devient majoritaire et Henri Pigozzi s’efface devant Georges Héreil. Simca mène une politique commerciale intelligente et présente une gamme cohérente, mais ses modèles sont banals et manquent de séduction.
Malgré le succès de la 1100 lancée en 1967, le constructeur ne parvient pas à décoller durablement de la position de 4ème constructeur français.
En 1969 Chrysler intensifie sa mainmise et débaptise Simca qui devient Simca-Chrysler voire Chrysler-France pour les certains. Au cours des années 70 le géant de Detroit dicte à sa filiale française une politique peu inspirée qui conduit à la fin de la décennie à une gamme déséquilibrée et une situation financière précaire.
SIMCA a été par la suite reprise par Peugeot, elle sera abandonnée en 1980, par Peugeot au profit de Talbot (prestigieuse marque française de voitures de sport et de luxe de l’entre-deux-guerre, rachetée par Simca en 1958 et disparue en 1960), que Peugeot préféra ressusciter. La marque Simca fait aujourd’hui partie du patrimoine de PSA Peugeot-Citroën.
Les modèles SIMCA
- Simca-Fiat 6 CV (1935), version française de la Fiat 508 Balilla.
- Simca-Fiat 11 CV (1935), version française de la Fiat 518 Ardita.
- Simca Cinq (1936), version française de la Fiat 500 Topolino.
- Simca Six (1947) – Modernisation de la Simca Cinq : ligne « ponton » et moteur culbuté.
- Simca 8 (1938), version française de la Fiat 508C ou Fiat 1100 Nuova Balilla.
- Simca 9 Aronde (1951 à 1963) à moteur 1221 cm³, puis Flash, puis Rush…
- Simca Sport/Week-End/Plein-Ciel/Océane (1949-1961). Carrossées par Facel-Métallon (devenu Facel SA en janvier 1953).
- Simca Vedette (1955)
- Simca Trianon
- Simca Versailles
- Simca Régence
- Simca Marly (break)
- Simca Ariane (1957-1963)
- Simca Beaulieu
- Simca Chambord
- Simca Présidence
- Simca 1000 (1961-1978)
- Simca 1300 / 1500 (1963-1966)
- Simca 1301 / 1501 (1966-1976)
- Simca 1100 (1967-1981)
- Simca 1200 S (1967-1971)
- Simca-Chrysler 160 / 180 / 2 litres (1970-1980)
- Matra-Simca Bagheera (1973-1980)
- Simca-Chrysler 1307 / 1308 / 1309 (1975-1979), élue voiture de l’année 1976.
- Matra-Simca Rancho (1977-1984), SUV sur base de Simca 1100.
- Simca-Chrysler Horizon (1978-1985), élue voiture de l’année 1979, fabriquée également aux États-Unis sous le nom de Dodge Omni et Plymouth Horizon jusqu’en 1990.